Selon un sondage, 91,6% des enseignants qui ont répondu estiment que la Loi sur l’enseignement obligatoire est un échec. Christine Renaudin a présenté ce matin à Lausanne les résultats accablants de son enquête. Plus de 1110 enseignants de l’école obligatoire ont répondu.
Christine Renaudin a voulu soumettre les résultats de son travail à la cheffe du DFJC, la socialiste Anne-Catherine Lyon, en présence d’enseignants. La magistrate socialiste n’a pas donné suite. Elle ne veut toujours pas entendre à défaut d’écouter les constats de terrain de la base.
L’Alliance du Centre – dont fait partie Vaud Libre – estime que ce sondage doit être analysé avec le plus grand sérieux.
Les défauts de la LEO sont maintenant connus et représentent un grand échec du gouvernement de la législature qui se termine. Les problèmes, relevés par les enseignants et de très nombreux parents d’élèves, n’ont jamais été pris en compte et ont même été niés par le département en charge de l’enseignement obligatoire. Les résultats du sondage démontrent que les enseignants, premiers concernés pour permettre la réussite de la LEO, sont aujourd’hui, en grand nombre, très critiques de celle-ci, voire ne croient simplement pas à certains objectifs centraux de cette loi.
Il est choquant de constater que selon le sondage :
- 92 % des enseignants estiment être insatisfaits de la LEO, après 3 ans d’application.
- 74 % des enseignants ayant répondu au sondage estiment que le niveau scolaire en général s’est dégradé avec la LEO.
- 76 % estiment que les classes sont moins homogènes avec la LEO, alors que 78 % considèrent l’homogénéité des classes comme un facteur important pour pouvoir enseigner correctement.
- 92 % estiment que les nombreux changements de classe qu’impose la LEO aux élèves de VG représentent un handicap pour eux et pour leur maîtres de classe.
- 72 % estiment ne pas être soutenus par le Département de l’instruction dans leur fonction d’enseignement.
- 80 % estiment qu’il faut réintroduire la 3ème voie pour l’apprentissage, supprimée par la LEO.
- 94 % souhaitent que le statut de maître de classe soit revalorisé.
Pour Serge Melly, candidat de l’AdC au Conseil d’Etat : « La LEO doit être adaptée: elle a un peu trop tendance à confondre égalité des chances et égalité des formations; elle suscite dorénavant une inquiétude légitime parmi les enseignants et parents d’élèves ».
Sylvie Villa, candidate de l’AdC au Conseil d’Etat, déclare quant à elle : « Nous devons assurer que la LEO évolue. J’ai à cœur que les solutions soient réalistes et partagées ».
L’Alliance du Centre estime qu’il faudra au Conseil d’Etat une personnalité qui puisse dépasser les clivages gauche-droite et les approches trop idéologiques pour reprendre le dossier de la LEO et en faire une réussite pour l’avenir de nos enfants et pour les enseignants.
L’Alliance du Centre organisera des débats publics sur la LEO au cours des semaines à venir, dans tout le canton. La liste des dates, lieux et heures de ces débats sera publiée sur www.allianceducentre.ch et régulièrement remise à jour.
Le reportage de 24 Heures.