Une des raisons pour lesquelles les Montreusiens ont refusé le projet de rénovation du 2M2C est le coût faramineux à charge de la collectivité. A l’issue du vote, le conseiller d’Etat Philippe Leuba a expliqué que c’était une part de l’économie vaudoise qui était en jeu et a parlé de risque de catastrophe économique. Pour éviter ceci, l’Etat de Vaud est-il prêt à délier les cordons de la bourse? En réponse à une question orale du député de la Riviera Jérôme Christen, Philippe Leuba dit niet. Mais il faudra bien que l’Etat finisse par faire un geste pour rendre le projet acceptable par les citoyennes et citoyens.

Voici la question déposée par Jérôme Christen

Les Montreusiens ont refusé en février dernier par 50.7% un projet de rénovation de leur maison des congrès 2m2C. En mars, le Conseil d’Etat vaudois a invalidé la votation, les électeurs étrangers n’ayant pas bénéficié des conditions de vote prévues par la loi. La suite dépendra fortement du sort réservé au recours qui conteste cette annulation, mais dans tous les cas, la Municipalité de Montreux travaille à l’élaboration d’un nouveau projet un peu plus modeste.

Lorsqu’il a pris connaissance du résultat de la votaton, le conseiller d’État Philippe Leuba s’est montré alarmé. «À Montreux, parfois plus connue que Lausanne à l’étranger, c’est une part de l’économie vaudoise qui est en jeu. La Commune ne peut pas simplement tirer la prise. Et mettre le Montreux Jazz Festival en péril, notamment. Ce serait une catastrophe économique. Il s’agit de se remettre à la table des discussions et de trouver une solution.»

Le coût du projet pour la commune de Montreux a pesé lourd dans le résultat du scrutin. Et parmi les arguments avancés par les opposants, l’un deux a eu un certain poids : la faible participation de l’Etat de Vaud dans l’opération (1,7 million). La Municipalité est en train de revoir son projet à la baisse pour le rendre plus acceptable, mais une modeste réduction du coût ne suffira pas forcément et il est indispensable que l’Etat de Vaud apporte son soutien à ce projet à la mesure de son importance pour l’économie vaudoise.

La question est la suivante :

Dans quelle mesure le Conseil d’Etat est-il prêt à proposer que l’Etat de Vaud contribue de manière plus importante que prévu initialement au projet de réhabilitation du 2m2c pour éviter la « catastrophe économique » évoquée par M. Leuba ?

Effort estimé suffisant de la part de l’Etat

Le Conseiller d’Etat Philippe Leuba a argué que l’Etat faisait déjà un effort suffisant avec non seulement une participation de 1,7 millions, mais encore un prêt sans intérêt de 13,3 millions.  Il a ajouté qu’en cas de confirmation de l’échec, un nouveau projet sera présenté par la Municipalité de  Montreux, qu’une nouvelle demande d’aide financière sera déposée ce qui amènera à une nouvelle décision du Conseil d’Etat. « Selon des critères objectifs, car le Conseil d’Etat ne cédera à quelque chantage que ce soit, a-t-il ajouté, allusion faite probablement au montant encore une fois conséquent que Le Conseil d’Etat demande au Grand Conseil pour sauver le Palais de Beaulieu.

Une approche de «rapiat»

Ce à quoi M. Christen a rétorqué «qu’au vu du niveau des taux d’intérêts actuels, un prêt sans intérêt n’avait pas une très grande valeur et que les déclarations grandiloquentes et toutes les bonnes intentions du monde ont décidément de la peine à se concrétiser. Si la région lausannoise n’a pas trop de peine à se faire entendre, la Riviera, comme d’autres régions du canton, reste un peu le parent pauvre en terme de soutien de l’Etat à des projets à fort impact économique. Le Conseil d’Etat ne craint-il pas, par cette approche mesquine de rapiat, d’élagir encore le fossé entre les différentes région du canton et la capitale?