« Comme candidat au Conseil national et comme député au Grand Conseil Vaudois, je ne me vois pas en mesure de faire des belles promesses aux électeurs, mais j’annonce mes valeurs, mes visions. Celles et ceux qui s’identifieront avec un maximum de mes valeurs pourront voter pour moi. Quand on est élu, on est le représentant de la frange de la population qui nous a élue ». Telle est la vision récemment exprimée par Andreas Wüthrich – candidat Les Libres au Conseil national – dans le Courrier d’Oron. Voici la suite de sa tribune libre.
Toutefois, comme les décisions sont toujours prises par la majorité des élus, ces décisions peuvent aller dans le sens contraire de ce que veulent mes électeurs et moi-même. On ne peut qu’accepter cette situation mais aussi se dire que peut-être tout n’est pas perdu parce qu’une forte minorité peut avoir une influence sur l’exécution des décisions prises. Ainsi le veut la démocratie. Suite à ce qui précède, permettez-moi de vous présenter mes préoccupations sans faire de promesses.

Certains partis politiques, en période électorale, font miroiter des solutions miracles afin de lever ces limites : par exemple, électrifier le parc automobile pour diminuer la pollution et la dérégulation climatique, mais qui n’empêche pas la croissance du nombre de véhicules en route, ayant comme conséquence le besoin d’adaptation et l’entretien des infrastructures, également gourmandes en ressources. D’autres veulent mettre un terme au moratoire sur le nucléaire pour éviter la pénurie en électricité sans aucune proposition de solutions pour les déchets. Ou encore dans un domaine que je connais bien : maintenir la production agricole au niveau très élevée de ces dernières années, accompagnée d’une rationalisation galopante aux dépens de la durabilité.
Cette approche nous mènera dans un cul de sac : à court terme je ne vois aucune autre solution que de supporter ce qui nous arrivera, de nous contenter de vivre avec moins, de nous habituer à une diminution de notre confort et d’augmenter notre résilience.
Si, comme grand-père, je veux encore m’engager en politique ce n’est pas pour ma gloriole, mais à cause de mon sens des responsabilités à l’égard des générations futures. Si l’on n’agit pas, ce seront nos parents et nous qui auront tout foutu en l’air par nos excès. Je ne vois aucune solution miracle pour rester à notre niveau de confort. Il faut former tout ce monde à une diminution de la consommation et à une résilience pour les cas de pénurie ou d’extrêmes climatiques, comme les grosses chaleurs ou les intempéries. Nous, agriculteurs, n’avons pas d’autre choix que de subir ces dérèglements climatiques, de nous y adapter, de continuer à gérer au mieux nos cultures et à assurer l’alimentation de notre bétail.
J’y vois même des solutions à plusieurs problèmes :
Les coûts de la santé, j’en suis convaincu, diminueraient avec la diminution de notre confort. Une diminution de la consommation réduirait les profits et entraînerait une diminution de l’écart entre riches et pauvres.
Bref, pas de belles promesses, mais un appel à tous les citoyens de faire chacun un effort. C’est ensemble que l’on peut agir pour que les générations futures ne puissent pas nous reprocher d’avoir pillé leur espace de vie. Ne vous fiez pas aux solutions bidon de la plupart des partis. Aidez-nous à être des élus efficaces. Avec votre compréhension des enjeux, transmettez-nous vos réels besoins.
La sincérité est mon unique argument que je peux mettre en avant.