Le Conseil d’État mettra en place une expérience pilote après que le Grand Conseil a accepté de justesse un postulat de la socialiste Muriel Thalmann demandant un accès facilité aux articles d’hygiène féminine dans les écoles notamment. Au nom des députés Libres, Circé Barbezat Fuchs (Ouverture Bex-ACDChablais) a défendu cette mesure: elle y voit un moyen qui permet de palier à un souci lors d’urgence et d’éviter un sentiment de gène.

« Je voudrais vous faire part d’une constatation personnelle. Cet été, j’ai géré une buvette dans le cadre d’une exposition en plein air et j’ai décidé de mettre gratuitement à disposition, gratuitement, des protections hygiéniques aux toilettes. Mon constat, après plus de 4 mois d’ouverture est suivant : quelques protections ont été prises par des femmes qui m’on remerciée en glissant un petit mot à la place ou 50 centimes. Ainsi pas de vol à déplorer mais juste des remerciements.

C’était un geste en faveur d’un besoin naturel qui peut avoir des conséquences dérangeantes et provoquer un sentiment de honte pour les personnes de sexe féminin qui sont dans la tranche d’âge concernée, ce qui signifie, en moyenne entre 13 et 51 ans, donc 40 ans d’existence.

Durant ces 40 ans, une femme, à différentes périodes de vie, peut ne pas avoir avec elle de quoi se protéger et ceci pour différentes raisons dont, entre autres, l’arrivée impromptue et inattendue des menstruations.

Ce que demande la postulante, c’est tout d’abord d’atténuer le sentiment de gêne et de honte chez les adolescentes et les jeunes femmes dans le postobligatoire en proposant un distributeur dans les toilettes des établissements. Alors oui, les infirmeries existent mais ne sont pas ouvertes tout le temps ou alors pas dans tous les bâtiments et non la solution d’une trousse contenant des protections hygiéniques dans un tiroir du bureau professoral n’est pas une excellente idée… Sincèrement, je me revois à cette âge-là et je ne serais pas allée demander devant l’entier de la classe une serviette hygiénique, encore plus si le professeur est lui de sexe masculin.

Et je voudrais rappeler ici que l’idée est de proposer un moyen de palier à un souci lors d’urgence. Alors oui, il existe plusieurs moyens mais je pense qu’une serviette hygiénique standart, car cela existe, est une solution tout à fait acceptable.

Imaginez-vous faire cela pour du papier toilette ?

Un autre volet important, à nos yeux, c’est celui de l’information et d’explications. Informations sur les types disponibles de protections hygiéniques sur le marché et comment les utiliser car il existe plusieurs types. Sachez, à titre d’exemple, qu’un magasin spécialisé dans ce domaine a ouvert dans la ville de Delémont et les clientes, de tout âge, sont heureuses d’avoir enfin un lieu de réelles informations et d’échange sur ce thème. Donc oui, c’est une demande d’une part de la population et commençons à le mettre en place dans des lieux tel que les établissements scolaires.

De plus, le Conseil d’État, comme l’a rappelé le rapporteur de majorité, a proposé de mettre en place une expérience pilote et nous trouvons que cela est la bonne solution pour voir l’impact économique et social également de cette mise en place de distributeurs, ce que nous trouvons être une très bonne solution.

Pour toutes ces raisons, le Groupe des Libres soutiendra le renvoi de ce postulat au Conseil d’État.

Le reportage de 24 Heures sur ce lien.
https://www.24heures.ch/des-protections-hygieniques-seront-mises-a-la-disposition-des-eleves-379951595010