Une citoyenne de Saint-Légier, Kelly Nicollier, a fait état dans un courrier de lecteur publié par 24 Heures d’une communication envoyée à des écoliers de 8 ans, destinée à leur faire comprendre les objectifs qu’ils doivent atteindre d’ici à la fin de l’année. Morceaux choisis :

–       construire une représentation de la langue pour comprendre et produire des textes.

–       mise en relation des informations explicites et implicites du texte.

  • repérage de paroles rapportées directement: identification des acteurs du dialogue.
  • compréhension des reprises anamorphiques.
  • Identification du thème et de l’idée principale ainsi que des contenus propres au genre.
  • établissement de relations entre des mots de sens proche.
  • identification des acteurs de l’énonciation représentés par les pronoms personnels, etc.

Se rendre sur le site internet du plan d’études romand, c’est le mal de crâne assuré. Le Conseil d’Etat affirme que la Direction pédagogique de la Direction générale de l’enseignement obligatoire et de la pédagogie spécialisée veillent avec constance à être compris de leurs destinataires. Le député Jérôme Christen se dit heureux d’apprendre que la DGEO se donne de la peine, mais constate qu’elle en a…

Cette citoyenne conclut avec bienveillance, je cite : « Cette prose brillante a été pondue par nos fumeux cerveaux cantonaux, élites du Département de l’instruction publique vaudoise (…) J’ignore si cet ampoulé langage révélera des générations de Prix Nobel de littérature, mais il aura eu l’avantage de me faire bien rire».

Le député Libre Jérôme Christen conclut qu’on peut en rire, mais s’agissant de pédagogie, qu’on peut aussi s’en inquiéter. D’autant que ce cas n’est pas unique.

Pour le député veveysan «Les délires linguistiques ont une fâcheuse tendance à se multiplier depuis une bonne trentaine d’années. A croire que l’on n’a tiré aucune leçon du brillant ouvrage publié en 1988 par Jean-Blaise Rochat : «Les Linguistes sont-ils un groupe permutable ?»

Pourquoi faut-il complexifier à l’extrême des actions que l’on peut décrire avec des mots simples, surtout pour des enfants de cet âge là.»

Dans ce contexte, il a posé au gouvernement les questions suivantes :

Comment le Conseil d’Etat considère-t-il ce genre de communication ?

Quelles mesures le Conseil d’Etat entend-il prendre pour éviter à l’avenir ce genre de travers risible et détestable lorsqu’on s’adresse à des adultes, mais inadapté et nuisible lorsqu’on s’adresse à des enfants ?

La réponse du Conseil d’Etat

Le Conseil d’Etat répond en substance qu’il ne s’agit pas d’une communication destinée à des élèves de 5e année, mais de la page de garde d’une évaluation qui vise à fournir aux professionnels et aux parents des élèves la liste des objectifs sur lesquels portera une évaluation.

Quant à la communication générale avec les parents, le Département de la formation, de la jeunesse et de la culture
(DFJC) a lancé des travaux pour une application des principes du « facile à lire et à comprendre ».  Ainsi, tout document nouvellement rédigé prend en compte autant que possible ces principes.

Par ailleurs, les principaux documents cantonaux à destination des parents font progressivement l’objet d’une

nouvelle rédaction dans ce sens.

L’avis du député Christen

Il prend acte du fait que ce document n’était pas destiné aux enfants, mais n’est qu’à moitié rassuré, puisqu’il est expliqué que le document incriminé est la page de garde d’une évaluation qui vise à fournir aux professionnels et aux parents des élèves la liste des objectifs sur lesquels portera une évaluation.

Or il est évident que la logorrhée de la DGEO est difficile à comprendre par des parents de langue maternelle français ayant une formation de bon niveau. On n’ose pas imaginer comment vont faire ceux qui ne disposent pas de ces avantages et pour une école qui se veut inclusive, c’est au contraire exclusif.

Il ne faut guère s’étonner que des parents perdent pied et les enfants aussi.

Jérôme Christen se dit donc heureux d’apprendre que le Département en charge de la formation a lancé des travaux pour une application des principes du « facile à lire et à comprendre »

Mais se demande s’il serait-il pas plus simple d’apprendre aux étudiants de la HEP d’utiliser un langage acceessible au commun des mortels plutôt que de devoir faire des nouvelles rédactions adaptées.