Certaines zones d’ombre ont été éclaircies, mais les doutes sur les conséquences de l’épandage des jus de décharge sur la faune et la végétation ne sont pas totalement dissipés. Nous avons pris acte avec satisfaction que de nouveaux contrôles seront effectués et que les essais se poursuivront sous la haute surveillance d’un biologiste indépendant.
Le SESA reconnaît « qu’il est possible que l’on constate des dégâts sur les feuilles de la forêt dans laquelle a lieu l’épandage ainsi qu’une diminution de la photosynthèse ». Ce n’est que si ceux-ci s’avèrent trop importants que les essais de dispersion seront interrompus.
Des doutes subsistent en effet quant aux effets néfastes que pourraient avoir l’aspersion des lixiviats sur l’écosystème. Il est incompréhensible que le SESA puisse d’un côté parler de liquide à comparer davantage avec de l’eau de fontaine où il serait écrit par précaution «eau non potable» plutôt qu’à des eaux usées et de l’autre côté de mettre en garde les promeneurs sur le danger de contact de ces jus avec la peau.
D’autant plus que, selon le projet d’assainissement présenté au Grand Conseil, « les concentrations de polluants des jus dépasseront vraisemblablement les valeurs limites fixées par l’Ordonnance sur la protection des eaux durant plusieurs dizaines d’années, ce qui exclut leur déversement dans l’Eau Froide ». Or l’eau de fontaine non potable peut parfaitement être déversée dans les eaux fluviales.
Le projet voté par les députés prévoyait « d’accélérer la dégradation de la matière organique présente dans la décharge, en hâtant sa minéralisation par aérobisation », mais il n’a jamais été question de recourir à un système d’aspersion, contestable sur une forêt qui jouxte la réserve des Grangettes.
Pour ce qui est de la teneur en métaux lourds, les derniers tests ont été effectués il y a un an et nous avons obtenu la garantie de la part du SESA que de nouvelles analyses actualisées seront effectuées pour vérifier ces informations compte tenu de la forte coloration orangée préoccupante qu’a pris la végétation depuis ces aspersions de jus de décharge. Le SESA s’est en outre engagé à faire suivre de près l’évolution par un biologiste indépendant et neutre.
Le but visé par cette méthode est de réduire le coût du traitement de l’eau à la Station d’épuration qui se monte à 170’000 francs par année. Le SESA laissait entendre ces derniers jours que la durée du traitement pourrait être ainsi réduite à 40 ans au lieu de 70. Or les documents transmis au Grand Conseil font état de la possibilité de réduire à 5 ou 6 ans la durée de dégradation des polluants au-delà de laquelle les concentrations permettront le rejet des jus dans l’Eau Froide.
Vaud Libre Riviera, Montreux Libre et Vevey Libre vont continuer à suivre ce dossier de près en collaboration avec les associations MART, Pro Natura et le gardien de la réserve des Grangettes, un site d’importance internationale.
Jérôme Christen, Député Vaud Libre, 079 213 42 56
Christophe Privet, Vice-Président, Conseiller Communal de Montreux, 076 615 08 98