Les députés vaudois ont décidé de se mêler de politique étrangère pour voler au secours de leur agriculture. A une très large majorité, par 88 voix contre 43, ils ont accepté mardi 24 août en 1er débat que le gouvernement vaudois fasse usage de son droit d’initiative pour que les produits agricoles et de l’élevage soient sortis de l’accord de libre-échange avec les pays du Mercosur (Argentine, Brésil, Paraguay, Uruguay). Les députés Libres ont voté avec la majorité estimant qu’on ne pouvait sacrifier l’agriculture et l’urgence climatique sur l’autel de d’intérêts économiques sectoriels, fussent-ils respectables. La décision devra encore être confirmée en 2ème débat.

La proposition du député UDC Yvan Pahud a été suivie par toute la gauche (Ensemble à Gauche et POP, Socialistes et Verts) ainsi que les Vert’libéraux et les Libres. Ces derniers se sont exprimés par la voix de leur président de groupe Jérôme Christen dont voici des extraits de son argumentation.

« On peut se demander si cela a un sens de se prononcer aujourd’hui sur cet objet alors que nous n’avons pas encore le contenu détaillé de cet accord. Mais il faut bien avouer que, sur ce contenu, nous ne faisons plus tellement d’illusions. Ce n’est d’ailleurs pas un hasard s’il n’a toujours pas été publié. Cette temporisation démontre qu’il est clairement défavorable au bien commun, même s’il est favorable à des intérêts économiques sectoriels.

Nous sommes d’avis, comme la majorité de la commission, que Conseil fédéral «doit fixer des critères contraignants de durabilité et exiger des conditions de production des produits importés qui ne soient pas déloyales pour nos agriculteurs et dangereuses pour nos consommateurs. Or pour le moment, c’est une illusion totale.

L’approche politique du chef d’Etat à la tête actuellement du pays le plus peuplé du Mercosur, le Brésil, ne nous inspire pas confiance bien au contraire et nul besoin de vous expliquer pourquoi.

Nous ne pouvons pas brader l’urgence climatique sur l’autel de quelques intérêts économiques sectoriels, ce serait un non-sens et un marché de dupes. Aujourd’hui, c’est non seulement la survie de notre agriculture qui est en jeu, mais également les efforts que nous sommes en train de faire pour agir en faveur de l’environnement et du climat. »