«Le frelon asiatique est arrivé dans nos contrées et s’y est propagé depuis 2023. Il s’est installé au bord du Léman, notamment, dans la région de Blonay-Saint-Légier mais aussi à Saint-Gingolph». La députée indépendante sympathisante des Libres Circé Barbezat Fuchs s’en est inquiétée. Dans une question au gouvernement vaudois posée en mars dernier, s’en est inquiétée. Le Conseil d’Etat avait répondu qu’il allait engager des moyens financiers pour la formation de nouveaux spécialistes et l’acquisition de matériel destiné à la recherche et la destruction de nids. Les efforts semble redoubler. Depuis quelques semaines, des actions de destructions sont mises en place dès que lors que les nids secondaires sont construits et situés en hauteur. Dans le canton du Jura, «des chercheurs mènent, une expérimentation sur de nouveaux dispositifs de défense visant à protéger les abeilles», rapportait récemment le quotidien 24 Heures

Dans sa question, Circé Barbezat Fuchs relevait que l’Etat du Valais avait renforcé sa lutte contre cet ennemi de nos abeilles mellifères avec la pose de pièges dans le Chablais : des spécialistes seront formés et des émetteurs radio placés sur des frelons capturés. Afin que cette lutte soit efficace, il faut une synergie de l’ensemble des acteurs mais aussi des différents cantons. Sachant que le Rhône n’est pas une frontière infranchissable, elle demandait au Conseil d’Etat ce qu’il entendait faire pour participer à cette lutte contre cet insecte et ainsi réduire son impact sur notre agriculture et la biodiversité.

La réponse du gouvernement vaudois
COLLABORATION AVEC LES CANTONS VOISINS – « Le Canton de Vaud suit l’évolution du frelon asiatique depuis plus de quatre ans. La Direction générale de l’environnement a conclu en 2019 déjà une convention de prestation avec le centre info fauna et le professeur Daniel Cherix pour suivre la progression de l’espèce, collaborer avec les cantons voisins, participer au groupe de pilotage national sur les espèces exotiques envahissantes et tester en collaboration avec Apiservice et la Fédération vaudoise d’apiculture les premières mesures de recherche et de destruction des nids.
MESURES D’ÉLIMINATION DES NIDS – En 2024, près de 200 nids ont été détruits dont 75 % par des apiculteurs volontaires. La protection civile a également été impliquée et mobilisée pour ces exercices. Des spécialistes formés en 2024 à l’utilisation des émetteurs et l’élimination des nids seront rejoints par d’autres en 2025 avec un soutien financier cantonal. La France, où l’espèce est durablement installée depuis 2023, s’est dotée d’un plan national en 2024, visant à réduire la pression des frelons asiatiques sur les ruchés et sur la biodiversité, notamment par le piégeage des reines fondatrices au printemps et la protection des ruchers en fin d’année.
DES MESURES ÉQUILIBRÉES – En Suisse, le piégeage généralisé n’est pas conseillé en raison de son efficacité incertaine et de son impact sur d’autres insectes indigènes. Et afin de mieux évaluer cette méthode, des tests et des suivis sont désormais en en cours dans quelques cantons pilotes, dont le Valais. Des pièges sont à nouveau prévus dans le Chablais valaisan en 2025. Le canton de Vaud s’associe également aux efforts de ce canton avec la pose de pièges sélectifs et le suivi de leur efficacité. La campagne de piégeage-test devrait débuter dans le canton de Vaud aux environs du 15 mars et près de 150 apiculteurs se sont déjà inscrits pour cette première campagne dont les résultats seront évalués cet été.
PLAN D’ACTION FRELON – En parallèle, en 2025, la Direction générale de l’environnement va reconduire et renforcer – pour 4 ans – le mandat du professeur Daniel Cherix pour lui permettre d’assurer le suivi scientifique du test, le suivi général de la progression de l’espèce et assurer une partie de la coordination en matière de lutte qui reste de la responsabilité des propriétaires. La Direction générale de l’environnement participera également, à hauteur de quelques dizaines de milliers de francs, à la formation de nouveaux spécialistes à l’acquisition de matériel demandé pour la recherche et la destruction de nids. Enfin, un plan d’action frelon est en cours de préparation. »
Dans une dépêche publiée en juin dernier, l’Agence télégraphique suisse faisait savoir que ces mesures seront poursuivies et complétées en 2026, notamment par des formations à l’intention des employés communaux et cantonaux. De nouvelles actions de communication viseront à sensibiliser la population à la problématique et à rappeler l’obligation de supprimer un nid signalé.
En particulier, il sera rappelé l’importance de procéder à une détection et une élimination précoce des nids (nids primaires) au printemps, période lors de laquelle il est plus facile et moins onéreux de les détruire tout en visant les reines fondatrices.