
Marc Porchet est définitivement blanchi après sept ans de poursuites judiciaires. Le jugement d’avril 2024 n’a fait l’objet d’aucun recours au Tribunal fédéral (TF) et est entré en force début novembre dernier. Le jugement fait tomber toute l’accusation. La gestion déloyale est complètement écartée. Marc Porchet a servi de lampiste – comme le dénonçaient les Libres il y a cinq déjà – ce que rappelle et développe le quotidien 24 HEURES dans un reportage publié le 15 février.
Ce procès a permis de protéger des élus politiques PLR et PS qui portent la responsabilité de cette débâcle. En octobre 2019, les groupes (POP Vaud/Ensemble à gauche et Les Libres avaient demandé l’institution d’une commission d’enquête parlementaire pour faire toute la lumière sur une débâcle qui a fait perdre quelque 80 millions à l’Etat de Vaud et aux communes. La requête avait été signée par une vingtaine de députés de divers partis, mais la proposition avait été balayée par le parlement qui avait préféré saisir la commission de gestion qui a un pouvoir d’investigation limité et n’a pu enquêter, muselée par la procédure juridique.
Les considérants du jugement sont édifiants : Selon 24 Heures, «on peut désormais écrire que les accusations portées fin 2017 par la Ville de Lausanne et le Conseil d’État étaient infondées et que la débâcle de Beaulieu n’est pas due à l’incurie d’un homme et de son entourage. Selon le lugement, «on ne peut affirmer que la Fondation de Beaulieu aurait subi un dommage imputable à une mauvaise gestion de Marc Porchet, que le système d’externalisation a été choisi par le conseil de fondation en toute connaissance des avantages et inconvénients qu’il présentait.»
Selon Me Stefan Disch, défenseur de Marc Porchet. «Il y a eu des décisions du conseil de fondation et des collectivités publiques impliquées qui ont généré des pertes considérables et, à un moment donné, dénoncer pénalement mon mandant semble être apparu comme un moyen efficace de les masquer.»
Le reportage de 24 Heures explique que la procédure a entraîné des pertes financières colossales pour sa société. Si l’honneur de Marc Porchet est sauf, il en sort épuisé et ruiné. D’autres entreprises ont subi d’importants dommages collatéraux, leurs dirigeants ont été salis et vécu des situations douloureuses.
«Tout aurait pu s’arrêter en 2019 déjà quand le Ministère public a classé l’affaire. Mais non. A chaque fois, les représentants de la Ville de Lausanne et du Canton nous ont douchés par des recours. À chaque fois, il a fallu repartir se battre. Désormais, la justice nous a déclarés innocents. Cela représente un soulagement, mais au goût très amer. Nous avons tout perdu, nous sommes littéralement ruinés et notre honneur a été bafoué.» explique Marc Porchet à 24 Heures.
En sept ans, cette bataille aura également coûté des sommes énormes à l’Etat et la ville de Lausanne, fait de gros dégâts humains. Les dirigeants de Beaulieu et les collectivités publiques qu’ils représentaient ont tout fait pour faire porter le chapeau d’une mauvaise gestion à son directeur licencié. Son acquittement est une nouvelle preuve que la majorité gouvernementale s’en est servi comme bouc émissaire dans le but d’échapper à ses responsabilités face à vingt années d’errances dans le pilotage du Palais de Beaulieu.
Le reportage de 24 Heures sur ce lien:
https://www.24heures.ch/beaulieu-marc-porchet-blanchi-penalement-mais-pas-publiquement-294526085933