Jérôme Christen interrogé par la TV Léman Bleu.

L’association Rives Publiques reprend l’offensive. Elle a annoncé mercredi, avec des députés vaudois et genevois, le dépôt d’interventions parlementaires pour permettre l’accès aux rives des lacs des deux cantons. Élément nouveau et majeur, les textes prévoient un droit de recours pour les organisations défendant le libre passage sur les rivages. Les députés Libres soutiennent la démarche.

«Sur La Côte, entre Mies et Tolochenaz, la situation est catastrophique. Entre Mies et Tolochenaz seul 26% du littoral est accessible», s’est exclamé hier Jérôme Christen, qui s’exprimait comme président du groupes des députés libres vaudois. A Genève, 60% des rives sont fermées. Dans le canton de Vaud, la proportion se monte à 40%. Pourtant, ce ne sont pas les lois, fédérales ou cantonales, qui manquent. Il s’agit donc de rendre ses lois contraignantes avec des sanctions.

Jérôme Christen estime «que le lac et ses rives appartiennent à tous. Avec le réchauffement climatique, l’urbanisation galopante, le besoin d’espaces de promenades et de détente sur les rives lémaniques s’est renforcé. Il s’agit toutefois d’appliquer ce principe d’accessibilité aux rives avec une certaine souplesse. Pique-nique et activités de détente doivent être pratiqués plutôt devant des propriétés publiques, les cheminements devant les propriétés privées devant se limiter à la promenade. Des exceptions peuvent être prévues pour les habitations qui sont à fleur d’eau,  à la rigueur pour des exploitations hôtelières et lorsque la protection de la faune (biotope) l’exige. Le principe de proportionnalité doit s’appliquer.»

Dans le canton de Vaud, la loi sur le marchepied prévoit déjà depuis 1926 que soit laissé, le long de la rive des six principaux lacs vaudois et sur une largeur minimale de deux mètres, un espace libre de toute construction ou autre obstacle à la circulation.

Alors que les berges des lacs appartiennent au domaine public, 60% d’entre elles dans le canton de Genève et 40% dans celui de Vaud restent pourtant aujourd’hui encore inaccessibles aux passants. Faute de volonté politique, cette loi n’a jamais été appliquée avec le sérieux et la rigueur requis. L’établissement d’un plan directeur cantonal des Rives du lac ne suffit pas.

Les initiatives déposées dans le canton de Vaud par le député vert Vassilis Venizelos et dans le canton de Genève par le député socialiste Cyril Mizrahi prévoient de passer à la vitesse supérieure.

Le texte vaudois prévoit même des dispositions transitoires contraignantes afin que l’on puisse concrètement avancer: les constructions ou installations qui compromettent de manière importante la réalisation des objectifs de l’art. 57bis (accès aux rives du lac) seront supprimées par les propriétaires. A défaut d’exécution dans un délai de 2 ans suivant l’adoption de la loi d’application, l’autorité compétente prendra toute mesure utile pour atteindre cet objectif, sauf si un intérêt public prépondérant s’y oppose. Si l’autorité compétente n’entreprend aucune mesure, l’Etat agit par substitution.

http://www.lemanbleu.ch/fr/News/Un-projet-de-loi-pour-des-rives-libres.html