Le parlement vaudois a accepté de renvoyer au Conseil d’Etat à une large majorité un postulat socialiste demandant d’en finir avec la mainmise des grands brasseurs dans les bars et restaurants du canton et de mieux mettre en valeur les bières artisanales locales. Le texte adopté à été critiqué par la députée bellerine Circé Fuchs (Ouvertures Bex/ACDChablais) qui estime qu’il s’agit d’une fausse bonne idée et que des brasseurs n’y sont pas favorables.
La députée bellerine Circé Fuchs
Voici son intervention.
« Pas plus tard que ce week-end, j’ai parlé de postulat des brasseurs qui y étaient plutôt défavorables . Vous me direz pourquoi cela?
Tout d’abord que signifie une brasserie artisanale ? Est-ce une micro-brasserie ou cela pourrait être une micro-brasserie achetée ou sur le point d’être achetée par un grand groupe ?
Il faudrait ainsi préciser ce qu’est une brasserie artisanale et cela ne se réduit pas aux hectolitres produits mais à l’indépendance et surtout son empreinte et sa marque locale voire régionale.
En effet, l’indépendance est bien plus importante que la capacité de production pour décrire et désigner ce qu’est, bien plus qu’une brasserie artisanale, une brasserie locale.
Enfin, les brasseurs avec qui j’ai discuté sont en train de se développer et de se structurer tranquillement et cela est bien plus sain qu’un grand coup d’accélérateur qui peut être potentiellement très violent. Je parle par exemple de l’entrée dans le marché de futures brasseries intéressées uniquement, et malheureusement, par l’appât du gain ou alors des petites brasseries qui se retrouveraient à gérer beaucoup plus de points de vente mais pour des volumes si faibles qu’elles crouleraient sous les relances de factures ou la gestion de leur compte débiteur.
Ainsi, en reprenant les dires d’un de nos collègues parus dans les médias, ceci est une fausse bonne idée. Je comprends l’idée de cette motion transformée en postulat mais mieux vaut laisser aux micro-brasseurs de chercher et de discuter avec de nouveaux clients plutôt que de forcer la main aux restaurateurs.
J’ai plusieurs exemples en tête, dans ma région en particulier, où les discussions entre un restaurateur et une brasserie ont pu développer des accords mets et bières de leur propre chef sans que cela soit imposé par l’état. Laissons la liberté aux brasseurs et aux restaurateurs de se rencontrer et de discuter plutôt que de leur imposer un partenariat.
Alors certes la motion a été transformée en postulat mais plusieurs points sont problématiques et je ne suis pas sûre que de renvoyer ce postulat au Conseil d’État va permettre d’améliorer et de clarifier la situation. »