Le site de Beaulieu à Lausanne pourra prendre un nouveau départ, mais l’affaire Beaulieu n’est pas pour autant classée.  Le parlement vaudois a accepté avec résignation hier que le canton abandonne un prêt de 15 millions et renonce à copiloter le site désormais confié à la seule gouvernance de la ville de Lausanne. Les députés Jean-Michel Dolivo au non du groupe Ensemble à gauche/POP et Jérôme Christen au nom du groupe PDC-Vaud Libre demandent l’institution d’une commission d’enquête parlementaire pour faire toute la lumière sur une débâcle qui a fait perdre quelque 80 millions à l’Etat de Vaud et aux communes. Plus d’une vingtaine de députés ont signé cette requête parmi lesquels également des députés Verts et UDC.

Le groupe PDC Vaud Libre a continué de déplorer le manque d’introspection du Conseil d’Etat sur ce dossier, en particulier sur le fait qu’il n’a pas été suffisamment attentif aux engagements qu’aurait du tenir le groupe bâlois MCH sur l’entretien et le développement du site qui a perdu de son attractivité et qu’il n’a pas pris de mesures pour améliorer sa fonctionnalité malgré les importants moyens qui se chiffrent en millions qui avaient été accordés pourtant à cette effet. Il y a encore de nombreuses zones d’ombres dans ce dossier que nous nous devrons éclaircir.

Mardi dernier, au nom du groupe PDC-Vaud Libre, son président Jérôme Christen avait exprimé le fait qu’il était frappant de constater à quelle point le gouvernement, avec, d’une certaine manière, la complicité du parlement, a laissé engloutir des sommes faramineuses d’argent public dans la gestion de Beaulieu, arrivant chaque fois à convaincre que le salut était en point de mire. Il avait souligné à quel point les responsables de cette débâcle sont incapables d’assumer leurs erreurs et ont même tenté de faire porter l’entier de cette échec à l’ex-secrétaire général de la Fondation licencié sur le champ qui a été finalement absout par le procureur en charge du dossier.

Commission d’enquête parlementaire

Si des évènements d’une grande portée l’exigent, le Grand Conseil, dans le cadre de ses attributions en matière de surveillance, peut instituer une commission d’enquête parlementaire (CEP). Elle a pour but d’établir les faits, de réunir d’autres moyens d’appréciation, de déterminer des responsabilités et d’exprimer des propositions.Les débats autour de l’EMPD 129 autorisant le Conseil d’Etat à octroyer un cautionnement à la Fondation de Beaulieu, respectivement la société anonyme en cours de création, de CHF 27’300’000 .– et à assainir le prêt de CHF 15’000’000 .– octroyé à la Fondation de Beaulieu, ont mis en évidence des problèmes d’utilisation des fonds publics versés, d’une part, par le canton et, d’autre part, par les communes sur la base de promesses de développement économique de la région lausannoise et du canton. C’est ainsi que le Canton de Vaud a versé CHF 30’000’000 .–, la Ville de Lausanne CHF 33’000’000 .–, Lausanne-Région CHF 10’267’000 .– et d’autres communes du canton CHF 2’400’000 .– pour la constitution de la Fondation de Beaulieu en 2000.

Aujourd’hui, ces montants sont complètement perdus pour le canton et les communes concernées. De surcroît, ces montants ont été utilisés, pour une très grande part, pour rembourser des dettes d’exploitation (environ CHF 70’000’000 .–) et non pour des investissements ou une rénovation lourde tels que promis aux collectivités publiques concernées. Ce mésusage de fonds publics pose des problèmes graves et impliquent que des responsabilités politiques soit établies, indépendamment des procédures judiciaires en cours. Les contribuables vaudois comme celles et ceux des communes concernées, ont le droit de savoir comment leur argent a été utilisé dans ce cadre et pourquoi les promesses n’ont pas été respectées.

Au vu des sommes perdues (environ CHF 80’000’000 .–), il nous paraît nécessaire que le Grand Conseil fasse toute la lumière sur ce dossier. Nous demandons au Grand Conseil d’approuver la désignation d’une Commission d’Enquête Parlementaire. Nous demandons au préalable que le Conseil d’Etat élabore un rapport afin qu’il exerce sont droit d’être entendu avant la décision du Grand Conseil.

La dépêche de l’ATS publiée par 24 Heures sur ce lien.

https://www.24heures.ch/vaud-regions/debcle-beaulieu-enquete-demandee/story/31220918